2020
Documentaire / Expérimental, 27 min.
France / Espagne / Mexique

En collaboration avec Morgane Uberti

Résumé
Sur la côte galicienne (Espagne), une ville modeste et ses alentours ont été conquis par l’écriture. Les traces marquent les rochers en plein cœur de la forêt ainsi qu’en bord de mer ; elles envahissent les murs de la ville, ceux des cimetières, des lavoirs, des églises. Les signes laissés relèvent d’une graphie qui échappent parfois à la lecture et il est alors maintes interprétations possibles. Aucun indice de temporalité explicite ne permet de résoudre le mystère : le temps de ces écritures, le temps de leur publicité, le temps de la découverte.
Face à l’entremêlement des lettres, formules, dessins, un cinéaste cherche à comprendre un contexte, un geste et à donner sens à un paysage épigraphique qui se déploie entre cité et nature. Interrogeant les habitants, il interroge aussi leurs manières de vivre et de donner sens à cette présence graphique énigmatique, envahissante et sauvage. Dans cette quête, au fil des interviews, émerge l’histoire d’un personnage local fascinant.
En contrepoint, une chercheuse pose un regard sur ces signes pour eux-mêmes, parce qu’ils sont aussi des objets d’études. Ils deviennent ainsi les seuls personnages de son discours. Ils disposeraient eux-mêmes d’une histoire qui leur est propre et constituent des événements en soi. Les traces ne servent plus un discours historique mais invitent plutôt à la contemplation.
Ce croisement de deux regards provenant d’horizons et de temporalités fictives différents créé ainsi un univers poétique. Progressivement la quête d’une raison des gestes graphiques s’efface au profit d’une réflexion sur la raison d’être de l’écriture elle-même comme une trace qui traverse le temps, peu importe son historicité.